28 décembre 2009

de l'instinct reproductif de l'espèce humaine et de son effet sur mon cerveau

Je ne sais pas par où commencer, je suis fatiguée. Et usée.

Je dois le dire, je crois que je suis victime d’une petite déprime.

En même temps, autant de changements, aussi radicaux, aussi essentiels ne peuvent pas laisser sans reaction.

Je suis à la fois heureuse. Et triste. Nostalgique. Je réfléchis beaucoup. Beaucoup trop, sûrement.

Ma vie a tellement changé. Tout ce qui l’a composée des années durant ne sont plus que des souvenirs. Et une nouvelle vie a commencé. Pleine d’amour et de petits bonheurs familiaux. Mais aussi sans repit, pleine de corvées, d’obligations, de devoirs. J’ai l’impression qu’on m’en demande tant. Que je dois toujours faire quelque chose pour quelqu’un. Tout le temps. Les enfants, l’homme, la maison. Et pas une seconde pour moi. Prendre une douche devient peut-etre le moment le plus privilégié de la journée tant je cours, je donne, je fais, j’organise, je stresse. Et je suis fatiguée. Vannée. Vidée.

Ce qui favorise les pensées sombres. Je repense à cette liberté que j’avais et dont je ne me doutais pas. A chaque palier de ma vie, j’ai eu l’impression qu’on m’enlevait de ma liberté, du temps libre et pourtant, à chacun de ces paliers, j’en avais bien plus que je n’allais en avoir plus la vie avançait. Et je ne le savais pas, j’ai l’impression de n’avoir pas su en profiter. Je suis nostalgique du temps où je n’avais à m’occuper que de moi. Et de mon chéri aussi, mais c’est pour aisni dire pareil. La liberté de ne rien faire, de larver, de sortir, de ne pas faire ce qu’il faut, de reporter au lendemain, de partir en vacances où on veut, comme on veut. De partir tout court. Tout cela est terminé. Et cette pensée pèse lourd sur mon moral. J’ai déjà eu mille vies, mais j’ai l’impression de ne pas en avoir eu assez encore.

Pourtant, c’est la vie qui se déroule ainsi. Faire des enfants est chose très répandue et nous sommes donc presque tous victimes de ce changement brusque et radical à un moment donné. Tout comme nos parents l’ont été. Tout comme nos enfants le seront. Il existe bien sur des choix de vie différents, mais ce mouvement presque unanime vers la reproduction fait que notre vie se modifie sous nos yeux et que nous ne pouvons qu’y assister, impuissants. Car tout cela ne nous appartient pas vraiment, cela relève du comportement de l’espèce que nous sommes.

Et pourtant ce changement n’est pas négatif au contraire, il est merveilleux. Faire des enfants, les élever, vivre avec eux, c’est une chose fabuleuse, qui donne subitement un sens à tout. C’est remplir sa vie d’amour, d’un amour insoupçonnable avant de le vivre. Une journée peut se dérouler mal du début a la fin, il suffira de quelques minutes de rire avec mon fils et d’échanges de regards avec ma fille contre moi pour l’ensoleiller. C’est un pouvoir extraordinaire d’aimer un enfant. Sans tomber dans la mièvrerie, je m’émerveille chaque jour de mes bébés. Je suis contente d’être la maman que je suis. D’avoir construit ma vie. D’avoir eu cette chance de faire 2 beaux enfants avec un homme que j’aime et qui m’aime. Car ce changement doit de toute façon se produire.

En tous cas, pour moi, il devait se produire. Et à y réfléchir, j’ai choisi le meilleur moment dans ma vie pour le faire. Et comme dit tout s’est déroulé au mieux, hormis le fait, bien sur, que je sois coincée dans un micro appartement à Paris et Dieu seul sait pour combien de temps encore ! Ce qui ne m’empeche pas de le vivre malgré tout dans la douleur. Comme à mon habitude finalement.

09 décembre 2009

1 mois et 3 jours plus tard..


Bon alors en fait, tout bien réfléchi, la bulle maman, c ay est j’en ai un peu marre. C’est-à-dire qu’en réfléchissant à quand prendre un rdv chez l’esthéticienne, donc faire un truc qui rentre dans la case « femme » et non la case « maman » puisque Malo comme Elsa s’en contrefoutent que j’ai du poil aux pattes ou ailleurs, j’ai réalisé que la semaine je ne pouvais plus et qu’il fallait de nouveau que j’attende le samedi matin pour faire les trucs qui doivent se faire sans bébé accroché.
De nouveau.

J’ai réalisé aussi que si je voulais m’acheter des fringues, donc les essayer et ben je ne pouvais pas non plus.

Et puis aussi j’en ai marre de dormir avec un soutif parce que j’allaite et d’avoir mes fringues qui sentent le lait caillé si j’ai l’étourderie d’oublier de mettre un coussinet d’allaitement. C’est glamour, vous ne trouvez pas ?

Et puis tous les matins, en voyant ma gueule pas si fraiche que ca dans le miroir, j’ai des envies de maquillage. Moi qui ne me maquille plus depuis oula longtemps. Mais je ne le fais pas parce que si je fais une sieste (ce qui se produit 2 fois sur 3 puisque je vous rappelle que la nuit, je fais de longues pauses dans mon sommeil pour faire téter un nourrisson affamé), je risque de me coller les cils sur la paupière, ce qui est mal, et puis aussi ca veut dire qu’il faut se démaquiller le soir et le soir, c’est déjà la course pour réussir à me coucher tôt (ie 23h) pour chopper la juste dose de sommeil pour survivre jour après jour.

Et puis aussi, j’en ai marre de rentrer dans ma chambre à elle sans respirer, en tentant désespérément de trouver la clé de la lévitation, ce qui me permettrait de ne pas faire grincer ce putain de parquet qui grince, ou de la télékinésie pour soulever ma couette afin de me glisser dedans. Oui, il me tarde de récupérer notre chambre.

Voila quelques exemples de désagréments du pouponnage, qui font que ma bulle, parfois, j’ai envie de la faire péter et de partir en courant. 1 ou 2 jours.

Déjà dans quelques jours, je vais commencer à tirer mon lait. Ca aussi c’est top glamour. Je vous dis ou je vous dis pas que je pose une pompe sur mon néné et j’appuie dessus et ya du lait qui gicle et qui tombe dans le récipient prévu à cet effet. Non, il vaut mieux que je vous laisse en dehors de toute image visuelle ou je vais ternir à jamais mon image de femme. Donc, je vais tirer mon lait et ensuite, en douce, je vais le donner à Stéphane et me barrer, seule courir dans les rues, en laissant papa donner des biberons du bon lait de maman MAIS sans maman. Ca va etre bon ca !

Mais bon, terminons quand même sur un message d’amour et de don de soi : c’est quand même bon de se sentir éprouver autant d’amour pour ces petits êtres. C’est bon d’aimer. J’ai 3 personnes à aimer chez moi et qui, potentiellement, m’aiment en retour et pour rien au monde je ne changerai un iota du déroulement de ma vie depuis Juillet 2007.