28 novembre 2006

Les filles

Ce matin, j’ai croisé Elise dans le métro, elle était assise presque en face de moi. Ca m’a fait un choc. Elise. Au moins 4 ans que nous sommes en froid, au départ, moi plus qu’elle et pas une semaine sans que je pense à elle, amère. Car je hais et j’aime tout à la fois. Comment oublier l’amitié si forte qui nous a lié, hein ma petite Elise ? Oui, mais comment oublié les salissures qui ont entaché cette belle amitié ? C’est impossible. Heureusement, Chouchou était la pour me donner une contenance et je parlais, parlais pour oublier qu’elle était la, juste en face, plongée dans je ne sais quel magazine. Je regrettais de ne pas avoir été plus resplendissante ce matin, je regrettais d’avoir mis 45 minutes à me lever et 30 à me préparer. Je sais, c’est malsain, mais j’ai envie que cette fille regrette ce qu’elle m’a fait, j’ai envie que cette fille qui m’a pris comme modèle jusqu'à me faire gerber continue de m’admirer. Mais c’était l’inverse. Elle était si belle ce matin et moi je n’étais qu’un vilain crapaud.
Que de souvenirs m’assaillent à cet instant. Retour plus de 7 ans en arrière à Strasbourg, au début de mes études, encore inconsciente de ce qui m’attendais, je ne pensais qu’à aller au bout de ce que j’entreprenais en m’éclatant le plus possible. Et je réussissais et finalement, c’est tout ce qui comptait. L’insouciance, l’inconscience, tout ce la me manque, mais ne pourra jamais revenir, tout comme Elise, elle me manque, mais nous ne serons plus jamais amie. Elle a tant changée. Elle m’a pillée, puis s’est servi de ses fesses pour y arriver. Elle y est arrivé. Toutes les personnes que j’ai croisées et qui la connaissaient, m’ont confirmé qu’elle avait perdu son âme. J’aime entendre du mal sur Elise, j’aime savoir que je ne me suis pas trompée, je rêve de pouvoir la blesser autant qu’elle m’a blessée, mais je ne peux pas l’atteindre. Elle s’en contrebalance. J’en veux pour preuve un mail que je lui ai envoyé il y a un peu plus d’un an, lui expliquant ma position, comment j’avais souffert de son attitude, ce que je pensais d’elle, tout en lui disant que je l’aimais que je n’oubliais pas, que si elle souhaitait me parler j’en serais ravie, que je ne demandais qu’a changer d’avis. Elle ne m’a jamais répondu. Ce matin, alors qu’elle aurait pu s’asseoir ailleurs, elle s’est installée juste en face de moi, comme pour me narguer d’un air détaché. On est bien loin de cette fois il y a 2 ans ou je l’ai croisé dans la rue . J’ai entendu « Julie Julie ! », je me suis retournée, je l’ai vu, je me suis retournée, je suis partie, en balançant à Chouchou, qui n’avait pas saisi le dramatique de la situation, « Laisse, c’est Elise », d’un air dédaigneux et entendu. Et nous avons marché, la laissant la sur le trottoir. Je crois que j’ai eu un orgasme et juste après envie de pleurer.
J’aimerais que cette histoire se termine, mais je ne vois pas comment

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