21 janvier 2009

L'apocalypse selon Saint Malo

Franchement, quand je me suis levée hier vers 10h, je ne me doutais pas. Enfin, pas comme ça. De toute facon, quelque part, on ne se doute jamais.

Hier matin donc, quand je me lève à 10h11, en sursaut, et que je me rends compte encore une fois que malo ne me réclame pas à manger, je me précipite dans sa chambre avec un biberon et constate qu’il ne dort pas et suce son pouce tranquille avec ses peluches dans son petit lit. Je vous epargne le passage ou Malo ne veut pas boire son biberon pour une raison que j’ignore, et ou je me bats une petite demi-heure avant de rendre les armes. Je n’aime pas ce manque d’appétit, ca ne présage rien de bon généralement. Toute rationnelle que je suis, je me dis qu’il a l’air plutôt bien, donc je décide de ne pas m’affoler. Juste m’angoisser à mort. Juste.

Cela etant, rien de spectaculaire, et je me prepare a aller dejeuner avec une amie. Je prends le dejeuner de malo dans mon sac, la poussette, le gnome et nous partons en catastrophe à notre rendez-vous. Le restaurant est blindé, bien sur, et tout de suite avec la poussette, ca devient compliqué. Sans compter qu’on attend une bonne demi-heure qu’une table poussette-friendly se libère. Malo est assis sur le bar, emboitant déjà notre pas, si jeune, et fait du charme aux serveuses. Le déjeuner se passe sans inciodent particulier. Jusqu’ici donc, tout va presque bien.

C’est après que ca se corse.

La mission post-déjeunatoire, c’est aller dans une creche faire genre j’ai vu de la lumière je suis rentrée, je veux faire garder mon fils chez vous sivouplé sivouplé, au plus vite bien sûr, et je suis très gentille donc vous allez m’aider.
Effectivement, elles ont eu l’air de me trouver tres gentille, et mon fils tres charmant et nous avons parlé des minutes durant de notre possible avenir commun, mais elles m’ont aussi bien fait comprendre qu’elles n’avaient aucun pouvoir de décision , et que tout se jouait au niveau des méchants de la mairie. Le problème c’est que les méchants de la mairie considèrent que mon statut de chomeuse – par ailleurs concomitent ET corrélé à mon statut de mère-qui-n’a-pas-eu-sa-place-en-crèche – m’ote toute priorité. Parce que les méchants de la mairie ont du mal a comprendre qu’en temps que chomeuse, oui, je souhaite re-travailler et non, sans personne pour garder mon fils, je vois difficilement comment je le ferai.

Enfin, nous sommes tous habitués à ce genre de paradoxe administratif pénible.

Je quitte de toute facon la crèche avec un large sourire qui envoie des ondes télépathiques aux deux charmantes dames du style « Je vous aime, vous allez m’aider quand même, sivouplé ». Je suis tellement partie dans ma lancée que je décide de faire une halte à la halte garderie où la dame me fait bien comprendre qu’elle pense que je peux crever la bouche ouverte.


Youpi. Que des bonnes nouvelles.
Ca m’a pris une heure, on rentre à la maison. Je couche Malo et je m’attaque à la suite de ma liste-de-choses-à-faire-…-un-jour. Il y a noté « appeler ANPE ». Ma vie est passionnante. Je cherche le numéro de l’ANPE cadres où je me suis rendue une fois en Novembre pour une super-présentation des merveilleux services offerts aux demandeurs d’emploi par notre cher gouvernement. Je dois leur faire part de mon problème qui est de ne pas avoir été convoquée chez le prestataire qui doit suivre ma recherche d’emploi. Tout un proramme. Bien sur, j’y passe 15 minutes, info introuvable, j’appelle même un fax (classique) et quand je compose enfin le bon numéro, c’est pour m’entendre dire qu’il faut que j’appelle le 39 49, le numéro des assedic donc. J’appelle ce numéro que je connais par cœur, à tel point que je sais quand appuyer sur la touche etoile, s’il faut que je tape 1 ou 2, avant même que la dame du repondeur ait prononcé les mots. Passionnante, j’vous dis.

Bien sur, le monsieur m’explique que non il ne voit rien, qu’il ne sait pas, qu’il faudrait que je me rende directement à l’A NPE en question pour voir avec eux, que non, on ne peut plus les joindre par téléphone, que j’aurais peut-etre a me deplacer plusieurs fois en fonction du niveau de compétence et de l’humeur de l’agent ANPE sur lequel je tomberai. La, j’en ai plein le cul. Je le dis au monsieur. Au final, il a pitié de moi et me donne un numéro de ligne directe de quelqu’un à l’agence ANPE. On dirait qu’il commet une haute trahison et je le remercie chaleureusement. La petite dame de la ligne directe n’était pas tres contente quand je l’ai appelé. Elle me l’a fait comprendre et moi je lui ai fait comprendre que ma situation était compliquée et de leur faute et que j’etais fatiguée et merde. Sivouplé. Le ton est devenu plus sympathique, à tel point qu’elle a même fini par s’excuser de l’incompétence de leurs services. Et puis elle s’est rendue compte qu’il me restait 1h20 pour me rendre à l’agence ANPE si je voulais essayer d’arranger la situation, car demain, on sera le 21 et demain ce sera trop tard. Choc. Oui, 1h20, pas le choix. Les bras m’en tombent, je remercie la dame et je panique. Surtout je suis enervée. Et malo dort. Je décide quand même d’y aller. Je me sens d’humeur à partir en mission aujourd’hui. Et puis il faut que je le fasse si je ne veux pas m’en vouloir.

Re-gouter dans le sac, poussette, gnome sous le bars, bus.
J’arrive à temps et on me recoit. De nouveau, je tombe sur quelqu’un de sympathique. Ca fait 4 fois aujourd’hui, j’ai vraiment de la chance. Une suite de chances/hasards qui m’a mené à être la dans cette agence ANPE in extremis avant d’avoir d’autres problèmes.
Tout se passe au mieux, on arrive à rattraper la situation, je suis au téléphone avec une dame de l’agence prestataire avec qui je prends rendez vous quand je sens une forte odeur assez bizarre. Je me souviens que je me dis que Malo a du me remplir sa couche, mais bien, au milieu de l’agence ANPE et que vraiment je n’avais pas besoin de ca. L’odeur est vraiment très forte et je finis par me retourner alors que j’entends dans le combiné la voix de l’assistante qui m’explique le contenu de la réunion et la, je subis un gros choc visuel devant le spectacle d’un Malo couvert de vomi. Le pull couvert de vomi. Je n’entends plus le téléphone, j’hallucine complètement. Je ne sais pas quoi faire, j’ai les yeux qui s’equarquillent et j’ouvre la bouche pour pousser je ne sais quel son qui ne sort pas. La dame de l’ANPe me regarde et me dit de ne pas m’inquiéter. Je finis le coup de fil, je raccroche et je m’attaque à cet enorme vomi. Il y en a partout, le pull est mort, je lui enlève, il en a dans le cou, sur les mains, la salopette, c’est un vrai carnage. Et bien sur, je n’ai plus de lingettes, puisque je les ai fini au déjeuner pour essuyer les jouets que Malo jetait sans cesse par terre. Le bavoir y passe. Je suis terriblement génée mais ca n’a l’air de perturber personne. Je demande à aller aux toilettes, j’en ai partout. Je prends congé de la dame qui a trois enfants, trois garcons et qui me regarde avec un l’air maternel, narquois et complice de celle qui est passé par la et qui sait ce que c’est, à celle dont c’est le premier bébé et qui découvre. Ca me fait sourire.
Ma situation de demandeuse d’emploi est en tous cas arrangée, Dieu merci, et je reprends la route, une chose de moins sur ma liste de l’enfer. Je monte dans le bus où je donne son gouter à malo au milieu des gens qui me regardent et je prie pour qu’il ne vomisse pas la au milieu.

De retour à la maison, je le change intégralement bien sur, et je lui donne de l’eau pour le réhydrater. Alors qu’il boit j’entends un enorme bruit et j’ai à peine le temps de le soulever pour voir les taches humides maronnasses se former sur le pyj au niveau de la couche. Je le rechange donc. Il me tarde qu’il soit au lit, propre et qu’il dorme et que je puisse aller me fumer un paquet de clopes dans la cuisine. Ce que je fais. Il est 18h, je suis vannée. J’appelle Stéphane pour lui raconter toute l’histoire. Je suis contente que cela soit fini.

A 19h30, il ne s’est toujours pas réveillé et ca m’inquiète, je rentre dans la chambre, j’allume la lumière et je subis mon je-ne-sais-pas-combientième choc visuel de la journée. Malo a vomi partout et dort dedans. Il y a en a plein dans le lit, il en a dans les oreilles, partout sur le visage, sur les cils, les doudous sont couverts de vomi. La journée n’est donc pas finie et je procède à la énième mesure d’urgence. Bébé direct sous la douche. Karcher, quatrième tenue de la journée. Lessive de drap, d’alèse, nettoyage, aérage.

40 minutes plus tard, Malo est propre comme un sou neuf, et joue dans sa chaise haute. Sa chambre est propre et s’aère. Je vais préparer une solution de réhydrataion et son diner et je lui donne. Tout va pour le mieux quand soudain, Malo vomit tout. Encore, en tres grosses quantités. Malheur.

J’ai encore du tout nettoyer. Je vais abréger ici, car c’est le moment où je comprends que Malo a vraiment une gastro-entérite, vous savez la maladie qui sert d’excuse pour le taff en cas de grosse gueule de bois. Que l’on confond souvent avec une gueule de bois d’ailleurs. A un moment, il a arrété de vomir et on a réussi à le coucher et la il dort encore. Je me suis levée 3 fois dans la nuit pour aller vérifier qu’il n’avait pas gerbé partout. Jusqu’ici tout va bien. J’appréhende la journée à venir.

Mais quelque part, tout ca j’en rirai dans quelques années. Et puis il faut se dire qu’au moins malo me fait vivre des situations improbables. Je me plaignais de m’ennuyer me voila servie !

15 janvier 2009

Paranoïa

J’entre dans la salle d’attente, en portant malo comme un enorme sac en papier endoudouné, je dis bonjour, je m’assois et je commence à le deshabiller. C’est pas facile car je suis moi-même très emmitouflée et le fauteuil dans lequel je me suis assise, tout petit. Alors j’ai un peu de mal. C’est sur tout le monde me regarde en se disant que je ne sais pas m’occuper de mon fils. Qui regarde tout le monde en souriant. Les gens doivent penser que ce pauvre enfant ne voit jamais personne et que la vue de quelqu’un autre que sa mère le plonge en transe.

La porte de la pédiatre s’ouvre, c’est à mon tour. Je pose mes 30000 sapes sur le fauteuil, je m’assois maladroitement et je fais tomber les bonnets au passage. Elle doit se dire que je suis bourrée. J’explique que malo se gratte l’oreille et hurle quand il mange et qu’il ne fait plus de sieste et qu’il est quand même bien casse couilles. Elle regarde malo qui esquisse de larges sourires, puis me regarde. C’est sur elle pense que j’affabule. Ou pire qu’il est adorable mais que comme je suis une mauvaise mère, il est insupportable avec moi.

Elle me demande, rapport aux hurlements quand il mange, si on a pu le bruler avec de la nourriture. Je reflechis, je dis que je pense que non. Je reponds en hesitant car je pense qu’on ne peut jamais etre sure. Elle me regarde d’un air de dire que je n’ai pas l’air tres au courant de ce qui se passe dans la vie de mon fils et que si je suis incapable de repondre a sa question, c’est bien que je me fous de savoir si sa nourriture est à temperature correcte. Au moment où je lui dis que je ne peux pas etre certaine de ne pas être en cause, car je ne suis pas la seule à lui donner à manger puisque que son père le fait aussi , je comprends que je viens de commettre une autre erreur. Je sens qu'elle se dit qu'en plus, j'essaie de me dédouaner et rejeter la faute sur ce pauvre père qui n'a rien demandé. Une mauvaise mère qui en plus n'assume pas, quoi.


Elle l’osculte et lui trouve donc une pharyngite due, soit a un virus, soit à une brulure que nous lui aurions infligée. Nous parents indignes. Elle souligne qu’il va tres tres bien et qu’il est adorable. Elle sous-entend donc que je mens. Que je suis hypocondriaque, voire que je m’ennuie et que je meuble mes journées à aller chez les medecins ou autre, et ce egalement dans le but de leur faire perdre leur précieux temps. Ou bien -de nouveau- la 2ème théorie de la mauvaise mere qui s’occupe mal de son fils qui est par conséquent malheureux comme les pierres, et passe sa journée à hurler son désespoir.

Je la regarde interloquée. Mon fils n’a rien, c’est bizarre que se passe-t-il. Je reste suspendue dans le temps à reflechir. Elle me regarde et me dit que je devrais le rhabiller d’un air concerné. Blam, encore un attaque pro-mauvaise mère. A l'évidence, je me fous de savoir que mon fils est à poil sur la table a langer et heureusement qu’elle me rappelle à l’ordre, sinon, c’est certain, comme je suis bourrée, menteuse et piètre maman, je l’aurais ramené nu comme un ver à la maison. Voire je l’aurais oublié sur la table à langer du pédiatre.

Je passe à cette histoire de rythme. Mais pourquoi ne fait-il plus de sieste. Interrogatoire. Comment il se lève à 10h ! Ah mais il suit votre rythme. Sous-entendu j’ai 18 ans et je dors jusque 12h forcant mon fils a resté prostré dans son lit, le ventre vide. Heu non, madame, je suis levée avant lui. Coup d’œil. Qui me dit « ouais, c’est ca , t’as vu, t’as un piercing dans le nez, t’es sapée comme une hippie, coiffée comme une hippie, tu fais et tu dis n’imp depuis le debut de la consultation, et tu crois que je vais te croire. Droguée, va.»

Ignorant les attaques de mon adversaire, j’enchaine sur cette histoire comme quoi c’est pas le bon âge pour Malo pour commencer à se faire garder, parait-il, rapport à l’angoisse de la separation, qui se produit à peu pres à cette epoque la. Regard navré. Ah oui, ma bonne dame, c’est bien vrai. Je lis dans ses yeux qu’elle me demande à quoi je m’attendais. Comme si j’allais pouvoir me debarrasser de mon fils aussi facilement.

La consultation est terminée –dieu merci- et elle me raccompagne à la porte et devant mon air perdu, elle me dit « ca va ? vous n’allez pas craquer ? » Je la regarde et je comprends qu’elle pense que je suis au point de rupture. Alcoolique, droguée, mère incapable, inattentive, voire même nocive, sous la pression des pleurs, je vais sans doute craquer et elle lira un terrible fait divers dans la presse, bientôt, dans quelques jours. C’est sur.

Quand je suis partie, je l’ai entendu au téléphone. Je suis sure qu’elle appelait la DASS.

12 janvier 2009

La résurrection

La petite soirée de samedi soir, excellente au demeurant, a eu de facheuses conséquences sur mon etat du lendemain. Je me souviens m’être couchée vers 3h30, après une longue soirée « diner entre amis », arrosée de chmapgne, de BouteilleS de vins, de Dallwinny, de Glendullan, de Lagavullin, de Bunnahabain, de rhum arrangé banane-vanille ayant macéré 2 ans au moins, de bières et .. je crois que c’est tout.
Je me souviens qu’on a gagné au trivial Pursuit et qu’on a bien mangé et que les copains ont eu l’air d’apprécier en tout cas le curry malgache et la petite terrine du terroir armagnac-noisettes . Que mon gateau au chocolat au beurre salé était trop cuit, mais qu’on lui a quand même fait un sort, avec de la chantilly et de la glace à la vanille.
Je me souviens avoir beaucoup parlé avec une amie à qui je n’avais pas parlé depuis longtemps, je me souviens que ca a fait du bien . Au cœur. A pleins de choses.
Bref, une soirée rondement menée et très sympathique, qui a duré 1h30 encore apres que nos invités soient partis. Toujours terminer une bonne soirée par une séance de refaisage de monde. Toujours.

Et donc, quand je me suis reveillé le lendemain à 11h car stéphane avait eu la bonté de se lever pour donner à manger à la bête et aller faire quelques courses chez le primeur pour ma seance de confections de purées et compotes de la semaine, j’avais un peu mal à la tête et j’etais fatiguée, voire totalement embrumée. Je me suis levée et mon mal de crâne s’est amplifié presque immédiatement. Je suis allée dans la cuisine, j’ai commencé à sentir une debut d’envie de vomir m’envahir. Doliprane, absorption d’une banane (remède miracle personnel anti-gerbe).
Gerbe. Je suis la (ou presque) devant mes carottes. J’ai mis de l’eau dans l’autocuiseur et j’essaie de ne pas me couper un doigt, ma spécialité du moment. Mon état est bof. Très bof. Mais je n’ai pas le choix, il faut que je lutte et que je survive et que je fasse cuire ces putains de carottes.
Re-gerbe. Absorption d’une seconde banane. Douche. Je passe une bonne vingtaine de minutes sous la douche chaude et je sens que je me régénère. Quand je sors de la douche, je suis littéralement ressucitée. Il est 12h20 et je suis sortie en moins d’1h20 d’un etat qui pomettait de pouvoir dégénerer serieuseument au cours de la journée, voire même me terrasser. Et puis non. Je n’avais pas le choix. Il y avait Malo et les purées. Stéphane qui, s’etant levé tot , avait aussi besoin de dormir. Il fallait que je ressucite. Et je l’ai fait. De l’utilité de l’experience pour le resolution d’etat critiques consécutifs à une soirée de beuverie en un temps eclair et du miracle de la resurection quand-on-a-pas-le-choix-parce-qu’on-a-un-bébé.

09 janvier 2009

2008 est morte ! Vive 2009 !


Bon, je crois qu’il est d’usage, lors du passage d’une année à l’autre, de s’arrêter en vol et de regarder l’année qui s’est écoulée pour en faire un bilan .

2008.

Qu’ai-je fait en 2008 ? Est-ce une année qui ne sert à rien, comme certaines années, ou alors une année pleine d’événements, de tournants. Deuxième réponse en ce qui me concerne bien sûr. J’avais d’ailleurs lu que 2008 est une année-tournant dans l’astrologie chinoise. Le passage d’un cycle de 12 années à un autre.

Je dois dire que je commence à me dire qu’il y a peut-être des choses intéressantes à creuser dans l’astrologie chinoise. Outre le fait que je suis chèvre en Chine, je n’y connais strictement rien et c’est peut-être une erreur.

Bref, assez de considérations introductives, et commencons le bilan/résumé de cette longue année

Janvier : on cherche un appartement activement. Très activement. Trop activement. Je suis enceinte de presque 6 mois et je cours Paris de visites d’appartement petits et chers en visites d’appartement moins chers et pourris dans Paris. Jusqu’Issy Les Moulineaux. Il y en a quand même 1 ou 2 qui nous plaisent mais la liste des prétendants est longue et nous passons à côté.
Le 17 Janvier, je visite un appartement qui est pas mal et sur lequel je saute parce que si l’on a pas trouvé d’ici la fin du mois, nous sommes condamnés à rester dans notre 2 pièces sur un boulevard et ca c’est totalement hors de question.
Le 25 janvier on emménage. Déménagement infernal. Long. Et puis quand j’appelle GDF pour mettre le gaz pour le chauffage et l’eau chaude, j’apprends qu’il faut que j’attende une semaine. Finalement, c’est 10 jours que je passerai dans le froid de Janvier à faire chauffer de l’eau dans une grosse casserole pour pouvoir me laver à l’éponge et à la bassine, frissonnant dans mon bac de douche. Enceinte de 6 mois donc.
Et surtout je déballe. Les cartons. J’aménage cet appartement qui va etre le notre mais que je ne me suis pas encore approprié et qui commence plutôt mal avec cette histoire de chauffage.

Février : ca s’installe progressivement et je déballe. Encore. Toujours. Stéphane a commencé son nouveau taff et il travaille comme un fou et loin. Je ne le vois quasiment pas. On cherche un locataire pour notre ancien appartement dont on n’a donné le préavis que le jour de la signature du bail pour le nouveau, et dont on paye le loyer en plus en attendant de trouver un repreneur. C’est l’enfer. Je fais la navette entre ici et la bas quasiment tous les jours. Je suis enceinte de 7 mois, épuisée et angoissée au possible de ne pas réussir à régler cette affaire d’appartement de merde. On finit par trouver in extremis à la fin du mois et c’est un immense soulagement.

Mars : j’essaie de terminer en hâte mes cours de sophrologie pour la préparation à l’accouchement. Je vais bientôt entrer dans le dernier mois et je peux accoucher d’un moment à l’autre. En théorie car rien ne semble l’annoncer. Physiquement parlant. A part ces contractions bizarres, absolument indolores qui reviennent souvent. J’occupe mes journées à compléter mes achats pour la naissance du petit bébé dans mon ventre, qui n’a encore aucun prenom puisque je ne sais même pas si c’est une fille ou un garcon.
Et puis le 16 mars je me précipite à l’hôpital. Je ne sens plus le bébé bouger et j’ai peur. On m’osculte, me garde pour la nuit, malgré mes protestations et la, chose étrange, mes contractions commencent à devenir douloureuses vers 1h du matin. Une nuit de souffrance vient à bout de mon refus de la péridurale. J’ai mal, je suis fatiguée et pas sortie de l’auberge, car la progression est plutôt lente. Quand Stéphane arrive vers 11h, la douleur m’a quitté et nous commençons une phase d’attente qui prendra fin à 20h35, soit 20h de travail ( !) avec la naissance du petit bébé, qui s’avère être un petit mec et que l’on appelle Malo.
Il pèse seulement 2,6 kg et mesure 46 cms. Il est né à 37 SA + 3 dans le jargon, soit 3 semaines et demi en avance dans le langage normal. Et il va trés bien.
Ainsi commence la rencontre avec Malo. Les nuits inexistantes, la vie en continu, la fatigue, la peur de mal faire et l’amour incoyable qui nous submerge. J’apprends à m’occuper de ce tout petit d’homme qui a l’air si petit, si fragile, si dépendant de moi.
Au passage, je fête mes 29 ans le lendemain de la naissance. Ca passe inaperçu. Normal.

Avril – Mai : les jours, les semaines passent, je deviens maman, mais Malo n’est pas facile, j’en bave. En plus, je l’allaite, ce qui est épuisant, même si c’est une expérience formidable. On découvre qu’il a une hernie et on doit le faire opérer début Juin. Malgré le fait que l’opération soit bénigne et courante, je ne peux m’empêcher d’avoir peur que quelque chose tourne mal. Je découvre à quel point ce bébé est la chose la plus importante dans ma vie. Pour toujours. Toujours je voudrai le mieux pour lui, toujours je m’inquièterai. Et je ne pourrai pas lutter. Parce que c’est comme ca. Ca ne s’explique pas. C’est.

Juin : Malo se fait opérer et tout se passe au mieux. Il commence à faire ses nuits et devient calme. Débute alors une période de 3 mois de sérénité. Malo ne pleure plus, s’éveille, grandit, mange bien, fait ses nuits, suce son pouce, découvre son environnement. Je le sèvre pour ses 3 mois et il passe au lait artificiel et Stéphane devient tout à coup apte à le nourrir. Ca fait du bien. En plus, on le déménage dans sa chambre et l’on redécouvre un bout de vie à 2 une fois Malo couché. Ca fait du bien.

Juillet : départ en vacances autour du 20. En train. Galère mais bon. Une semaine les 3 à Hauteville en Normandie ou Malo entretient de longues discussions avec les feuilles des arbres et découvre la mer. Froide. Puis passage éclair à Poitiers chez la mère de Stéphane puis chez la mienne à Besançon.

Aout : retour à Paris. On achève l’été dans les parcs parisiens. Je connais le quartier par cœur. Je sors Malo en poussette tous les jours et on marche.

Septembre : Malo a 6 mois, ce n’est déjà plus un petit bébé. Il babille, saisit des objets, se retourne, rit aux éclats et mange des légumes et des compotes que je confectionne amoureusement. On commence les bébés nageurs et Malo semble adorer.
J’arrive enfin à me faire licencier de mon ancien taff. Je deviens officiellement chômeuse et je vais toucher des assedics. Avant que cela disparaisse.

Octobre- Novembre : mois de démarches administratives rapport, entre autres, à mon licenciement. Malo perce les 2 dents du bas le jour des 32 ans de son papa. Il commence à réclamer beaucoup plus d’attention. Et puis on ne peut plus le laisser seul sur son tapis car il arrive à se balader dans le salon grâce à des rotations diverses.
De mon côté je commence à péter un câble à cause de mon inactivité et de la routine qui s’installe. J’ai pleins de missions à accomplir mais je suis comme paralysée par l’ampleur de la tache. En plus, l’hiver est rude. Moche. Et ca n’aide vraiment pas à broyer du rose.

Décembre : Malo choppe une laryngite suivie d’une bronchite asthmatique puis se traine un rhume tout le mois. Il en profite pour faire pleins de progrès : il rampe façon commando, se tient assis, répète des babababa et se met à manger solide . Fini les biberons, monsieur pense qu’il est suffisamment grand pour en terminer avec ces trucs de bébé. A mon grand désespoir. Les premières vacances de noël approche et Stéphane, Malo et moi on fait notre première sortie en famille chez Toy’s’r’us et on achète les premiers cadeaux de noël du petit. Noel se passe très bien. Dans ma famille. Malo est très excité par ses nouveaux jouets et semble ravi. Il perce 2 dents, les incisives du haut mais externes, façon vampire, le 24 décembre.

On passe un 31 plutôt excellent avec Stéphane qui a pris quelques vacances qui font du bien à tout le monde. Diner en amoureux. Champagne. St Estèphe.

Une nouvelle année commence . 2009 de son p’tit nom. 2009 qui promet aussi d’être mouvementée. Je dis : 2009 année du neuf ! car il a y plein de choses qui doivent changer cette année. Je ne vous dis pas lesquelles, car après cela pourrait ressembler à une liste de résolutions et parait-il que les résolutions sont faites pour ne pas être tenues.

Or pour le coup, il est hors de question que ce soit le cas.

07 janvier 2009

Mon pays

De retour du Grand est, la ou il fait vraiment froid, du type en dessous de zero et où il neige (sauf bien sur juste au moment de Noël), je me sens inspirée pour vous parler de mon pays.

Toujours partir d’un endroit pour l’apprécier vraiment.

Quand je retourne au pays, j’enlève mon habit de parisienne, vite, vite parce qu’il semble soudainement ridicule. Surfait. Egocentrique. J’arrête de demander aux gens en guise d’amorce de discussion ce qu’ils font dans la vie. On s’en fout. On parle c’est tout. De différents sujets. On se moque d’où se situe la personne sur une échelle sociale, on ne cherche pas à la définir par son métier. C’est tellement secondaire.

Mon pays, c’est un pays de hippie. Il s’en dégage une atmosphère de simplicité. La ville est peuplée d’étudiants, on respire la jeunesse à chaque coin de rue. Il existe une légèreté dans mon pays qui fait cruellement défaut ici, à Paris, ou même ailleurs. Chez moi, c’est roots et ca se sent tout de suite.


Mon pays est aussi un pays de terroir, donc un pays riche en délices gastronomiques. Version camapgne.

La saucisse morteau, la saucisse de Montbéliard à manger avec des pommes de terre recouvertes de cancoillote chaude ou une tartiflette. Ou une boite chaude.
Le Comté au gout subtil de noisette, le Morbier, et surtout le Mont d’Or, qui coule, qui se mange à la cuillère ou bien qui se fait chauffer au four piqué d’ail et agrémenté d’un bon vin du Jura.

Parlons-en du vin du Jura ! Méconnu on ne sait pas trop pourquoi ! Le Savagnin, le vin jaune, le vin de paille, ou un simple Arbois chardonnay. Son odeur étrange, sucrée, bien qu’il ne le soit pas, son gout de noix… Cela fait des années que je demande à mon père de m’en offrir une caisse, un bon rollet tradition, mélange de chardonnay et de savagnin, beaucoup de savagnin, le vin ultime pour le foie gras, ou, de façon plus surprenante, avec les huitres, tout simplement.


Mon pays, c’est un endroit que l’on peut appeler mon pays. C’est un pays de terre, de nature, de forêts, de collines et de rivières, de villages pittoresques, c’est un pays de froid ou l’on aime à se tenir chaud. Ce n’est pas un pays d’argent, d’apparence et de représentation. Chez moi, on plonge ses mains dans la terre, on met des bottes, des grosses écharpes, des bonnets improbables, des gants tres epais, on ramasse des champignons en forêt, on fait du ski de fond, on se baigne en rivières dans des coins auxquels on accède en prenant de petites routes, en passant sous des barbelés et en traversant des champs, souvent occupés.


Oui, mon pays je l’aime. J’aime y retourner, rencontrer de nouvelles personnes, tellement différentes de celles que j’ai l’habitude de rencontrer ici, manger et revenir à Paris avec un trésor, pour une soirée franc-comtoise à venir.

Je ne pourrais pas y vivre. Je finirai par le trouver petit, étriqué, ennuyeux, et trop froid surtout, pluvieux. Je le chéris de loin, et je m’y replonge parfois, pour mon plus grand bonheur. Je me fais des piqures de comté de morbier et de mont d’or, de vin d’arbois et de poulet aux morilles et au vin jaune. Je bois de la kro avec un bouchon qui se referme et de la Jenlain, je me met un foulard dans les cheveux et je me fous de savoir quel accessoire va sublimer ma tenue, de savoir si ma chemise est repassée et si mes cheveux sont souples et brillants.

Mon pays a laissé en moi la marque de la simplicité et de la spontanéité. Bien sur, j’ai été pervertie depuis, je ne suis plus simple du tout et ma spontanéité s’est bridée. Mais c’est la et ca ressort parfois, pour mon plus grand bonheur.