Monsieur est parti à Genève. En séminaire. Pas le choix bien sûr, mais tout de même, ça tombe mal. Il est parti en me laissant seule ici, dans le froid, sans chauffage, sans eau chaude. Heureusement que nous avions fini par garder ces plaques électriques, sinon, je ne pourrais pas non plus me faire à manger. Il m’a laissé seule ici, dans ce lieu que nous ne connaissons pas encore, un lieu qui va nous devenir familier mais qui pour l’instant n’est pas encore empreint de nos marques. Sans lui, j’ère à travers les pièces, je jauge l’ambiance, le voisinage, je repère les défauts et les qualités, j’attends que ce lieu m’appartienne, mais je suis sans lui.
Pourtant j’aurais voulu faire ces premiers pas ici, en sa compagnie. Doucement nous approprier ce lieu qui va voir naitre notre petit bébé d’amour, qui va le voir grandir, qui va nous recevoir en tant que nouveaux parents. La salle de bain si petite va-t-elle être vraiment un handicap ? Et cette cuisine ou je n’arrive pas tout à caser, un véritable capharnaüm anti-pratique ? Ce balcon que je n’ai plus va-t-il me manquer cruellement, ou juste un peu, comme ça, comme une piqure de temps en temps ? Le ou la voisine qui joue du piano, dont la mélodie résonne dans toute la chambre en joue-t-elle souvent ? Les travaux qui se préparent sur la façade qui donne sur la rue vont-ils s’étendre à l’intérieur de la cour, réduisant à néant mes aspirations au calme ? Je suis seule ici avec toutes ces interrogations, sans compter celles qui concerne l’autre appartement : va-t-il retrouver un peu d’allure, allons-nous réussir à lui trouver de nouveaux locataires bientôt ? Je suis seule et ça pèse lourd.
Toutes ces questions sans réponse résonnent dans le silence de l’appartement. Je ne parle pas de toute la journée, si ce n’est pour échanger quelques phrases avec un employé de la macif ou du gaz pour essayer d’avoir un peu de chaleur ici. Le matin, je mets à chauffer une grande casserole. J’attends que l’eau soit bouillante puis je la verse dans la bassine verte, je l’amène dans la salle de bain, en vide une petite partie dans le lavabo, que je mélange avec de l’eau froide. Je me lave alors le visage. Avec le reste de l’eau, je me mets dans la douche et je me lave à l’éponge, accroupie, faisant couler quelques gouttes de cette eau bouillante sur mon corps froid. Je me délecte de ce moment et me savonne, puis je renverse le contenu de la bassine selon des positions étudiées pour rincer la mousse. Ca me rappelle Madagascar. Oui, mais je suis enceinte de plus de 6 mois et tout est soudainement trop compliqué pour moi. Or je suis seule, et n’ai pas d’épaule sur laquelle m’appuyer si ce n’est 2 fois 5 petites minutes au téléphone chaque jour.
Mon amour, tu me manques, j’ai besoin de toi.
08 février 2008
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4 commentaires:
et si tu nous appelais de temps a autres? surtout quand t'es toute seule comme ca... Vilaine fille panpan cucu!!!
(bisous quand meme)
(a toi et a ton gros bidon)
Juju
baheu c'est a dire que les gens sont pas trop dispo...
mais on sera la pour votre soirée catch !
biz
ah ben ca c'est une mega bonne nouvelle!!
Bisous
JUJU
oui alors moi je te rappelle que je suis au chomage et dispo mais bon...
lelapin
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