26 août 2008

Revival

Cette année, j’ai eu 29 ans. Ma dernière année dans la vingtaine.
Apres je serai officiellement une trentenaire.
Je mets même une crème pour les premières rides « d’expression », la crème nirvanesque, un truc super.
Aussi, j’ai un CODEVI, un compte commun. Des virements automatiques.
Mais le pire, c’est que j’ai eu un enfant. Oui, parfaitement.
Ce que j’essaie de dire, c’est que ca y est, ma jeunesse, la vraie, celle de l’insouciance, de l’attache zéro, celle de la gueule de bois et de l’imprévu, celles des meubles pourris et des petits apparts - ah non, ca c’est pas fini en fait..- cette période la est terminée et a fait place à celle de l’état adulte, celle des factures, de l’organisation et de la récupération difficile, celle des diners à la maison, du détournement de potes en babysitter, des biberons, des poussettes, des mobiles musicaux et des jouets qui font pouet.

En tous cas, c’est ce que l’on pourrait dire.

Soyons honnêtes, c’est ce que je vis.
Presque tout le temps.
Mais cette semaine a eu des airs de revivals.

Mercredi : événement.
Je confie Malo à un cousin de Stéphane, je prend une cape de pluie, un pull, une bouteille de Mangayou -un savant mélange de rhum, de jus de fraise et de jus de mangue, qui a vu le jour lors d’une soirée Rhum il y a presque 3 ans-, une boite magique et… ma place.
Pour Rage Against the Machine à Rock en Seine.

Je choppe le métro. Dans la 10, il est évident qu’une bonne partie du wagon a les même projets que moi. Je débarque, marche à pied : un fleuve humain se dirige vers le site du Parc de St Cloud. J’appelle des potes qui sont déjà sur place et qui m’annoncent que je ne pourrai pas rentrer avec ma bouteille. Je n’ai pas le choix : il faut la boire avant. C’est comme ça. Je m’exécute et me pose sur les marches avant l’entrée du site avec tout un tas d’autres personnes accompagnées de bières, de ricard et diverses autres boissons alcoolisées. En même temps, c'est un peu l'heure de l'apéro.
Je ne tarde pas à me faire aborder par un breton qui a soif. Qui m’aide à boire la bouteille en revendiquant sa bretonneté. Stéphane arrive enfin et troque son costume contre son t-shirt de Village People et un bermuda. La au milieu. Entre 2 gorgées de mangayou arraché des mains du breton assoiffé.
Puis on se décide à rentrer. Mix Master Mike va commencer et on a tout un tas d’amis disséminées sur le site à retrouver. C'est chaud.

Par chance, ils ont tous décidés d’aller vers la droite, on finit par être une douzaine ou plus et Mix Master Mike commence son set. On se dépêche de faire le plein de bière. Quatre pintes d’un coup ! Pas question de faire la queue trente-douze fois, ya gavé de monde.
La qualité du son est pas terrible mais Mix master Mike envoie du lourd.
A mon sens. En tous cas il na pas été avare de morceaux des Beastie et ca m’a fait du bien, il faut le dire. Ca danse en tous cas. On décide de commencer à se rapprocher. La foule est déjà bien dense, bien compacte. On part en latéral pour se rabattre par la suite, mais c’est chaud. Ca me rappelle tous ces moments passés en festival ces 10 dernières années. L'ambiance festival j’adore ça. Le plein air, la foule, les squatts assis au milieu des gens debout, les batailles pour ne pas se faire renverser sa bière..

Bref, on finit par trouver un endroit correct mais on est loin quand même. On n’est plus tout jeune, on a plus le courage de fendre la foule pendant des heures. Ca y est Rage commence.
«Burn burn ! Yes, you’re gonna buuuurn ! ». Pas besoin de chauffer le public, tout le monde est déjà à bloc. Ca chante dans tous les sens. Visiblement, le pogo s’est vite mis en place. Bullet in your head, Fist full of steel, Bulls on Parade, Calm like a bomb et j’en passe. Grosse ambiance. Seul incident, je me suis rendue compte que j’avais perdu ma boite magique. Genre je me suis levée, la boulette est tombée, j'ai pas fait gaffe et je suis partie. Misère. A l’ancienne, jusqu’au bout. Mais -attention progrès !- je ne laisse pas démonter et je continue à profiter du concert énorme que je suis entrain de vivre.
Ils ont la patate les vieux. Ca n’est pas décevant comme un concert de reformation, au contraire, ça pète, même si Zach de la Rocha faite 1 cm à tout casser… Je peux quand même voir qu’il a un t-shirt rouge et que Tom Morello est torse poil. Décidément, je regrette de plus en plus de pas être dans les premiers rangs, d’avoir abandonné à mi-chemin, , lassée de me glisser dans des trous de souris en marmonnant des "pardon, excusez, ouh je vous ai écrasé le pied, je suis désolée". Mais bon, c’est comme ça. J’ai appris par la suite qu’un collègue d’un pote s’était fait piétiner dans le pogo du concert. Quelle fiotte ! Bref, je digresse.
Tout le monde braille, surtout au moment de « Motherfuckeeeeeeer !», LA parole de chanson de Rage Against the Machine que tout le monde connait, ca au moins, c’est sur et certain, et puis aussi sur le passage « Anger is a gift ».. Le concert se termine au bout d’1h30, c’est trop court. C’est toujours trop court. On se choppe un kebab parce que quand même, il fait faim, et on retourne au métro, bondé.


De retour à la maison, je roule enfin le spliff post-rage de la musique plein la tête et je m’évanouis.

Voila, le concert de rage, c’est fait, c’est passé, c’était bien, ca fait de beaux souvenirs et aussi, bien sur, çà donne l’envie d’y retourner, si un jour l’occasion se représente.



[suite de la semaine « Revival » bientôt disponible sur ce blog]

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