Laguna Bitch

Je ne résiste pas à l’envie de me dévoiler telle que je suis, sans honte aucune, et vous avouer, la comme ça, un lundi matin sans préavis, sans cellule psychologique de prévue, sans mention « âmes sensibles s’abstenir », que je fais partie des spectateurs assidus d’MTV. Oui, parfaitement : MTV . Et même pas pour les clips, oh que non ! mais pour leurs émissions toutes plus débiles les unes que les autres et par la même complètement jouissives.

C’est ainsi que je m’enfile avec un plaisir non feint « Made », « Pimp my ride », « Dismissed », « Laguna Beach » , « Making the band », "Ma Life" et j’en oublie sûrement quelques unes. Je suis sure que certains d’entre vous ont dépassé la période difficile de l’adolescence contrairement à moi et ne savent même pas de quoi je parle (pauvres de vous), c’est pourquoi je me propose de vous faire partager ces grands moments de bonheur

Pimp my ride. X-zibit, un rappeur, te prend ta vieille caisse pérrave et la transforme en super caisse tunée trop mortelle. Ce que j’adore c’est l’hystérie des candidats qui voient X-zibit à leur porte : cris, sauts dans les bras, roulage par terre. Crises d’hystérie qui redoublent bien sur au moment de découvrir comment leur décharge ambulante est devenue un carrosse avec rampe de skate intégrée, mur du son, tour de potier, écran 87 000 pouces, karaoké intégré, PS2, cuir, daim, diamant etc. On les comprend, ce qu’ils font sur ces caisses est juste hallucinant. Ca me donne envie d’acheter une vieille titine de merde juste pour participer à l’émission. Cela dit, je dois d’abord passer mon permis..

Dismissed. Principe simple : 2 hommes/femmes ont un rdv en même temps avec un célibataire du sexe opposé qu’ils doivent séduire à tout prix. La aussi, les remarques ultra intelligentes fusent sur le fait qu’une telle est moche et qu’elle va se faire laminer, non mais t’as vu cette culotte de cheval, bouh la honte, alors que moi je suis trop belle trop sexy et pouet. La personne qui se laisse séduire précise souvent qu’elle veut que les 2 se battent littéralement pour l’avoir, prouvant par la même la haute teneur en intelligence de ce programme. S’ensuit donc toute une série de coups bas, d’allumage forcené, de pelles au 1er rdv (haaaannn), souvent en présence de l’adversaire qui prend un air serein « non, mais de toutes façons elle a AUCUNE chance ». Au terme de la journée, une des 2 personnes est éliminée. Globalement la personne éliminée finit par expliquer que de toutes façons, elle s’en bat les couilles parce que celui à séduire est moche et/ou con et qu’il ne sait pas ce qu’il rate. Y’en a même qui s’énervent à la fin, ce qui permet au « séduit » d’être rassuré sur son choix.

Room raiders. Excellent Room Raiders. Une personne homme ou femme va fouiller les chambres de 3 personnes du sexe opposé et doit en choisir une pour un rendez-vous après inspection des chambres. Ce qu’on y note c’est que tous les américains du sexe male regardent du porno sur internet et que les filles sont souvent pom pom girl. On remarque également une recrudescence de têtes d’animaux empaillés aux murs au Texas. On note d’ailleurs que les texans sont très fiers d’être texan. L’homme est un mystère pour l’homme.

Made. Le principe de made est assez intéressant. Un looser ou alors une personne coincée dans une image qu’elle n’aime pas, souhaite entreprendre quelque chose pour changer. Ce qui nous donne toute une tripotée de boudins atroces aspirant à être reines du bal, une poignée de bourgeoises qui se mettent au skate ou au BMX (sans pour autant renoncer aux talons et à la micro jupe), quelques obèses qui souhaitent devenir quarterback etc. Pour ce faire, un coach les guide pendant une période allant de 1 à 3 mois. Ou comment découvrir la connerie crasse des ados américains. Généralement, on y découvre que pour obtenir quelque chose, il faut travailler. La, c’est le drame, l’aspirant made craque, déprime et veut rendre son tablier, sous l’œil bienveillant du coach qui, ferme mais sympa, explique comment la vie c’est pas toujours simple au crétin(e) sus-mentionné(e). Life is not pudding. Et c’est ainsi que certains boudins battent les popular girls et deviennent reines de beauté sous l’œil horrifié de l’assistance.

Last but not least : Laguna Beach n’est pas une émission à proprement parler mais de la réalité tournée façon série. Au début on nous dit que tout est vrai : personnages , intrigues etc, mais on a du mal à y croire, on dirait réellement une série dans la façon dont c’est filmé et monté et on se dit que c’est pas possible, que les personnages ne peuvent pas être réels pour être systématiquement aussi crétins. Grosso modo, l’intrigue se tient en Californie, dans un bled de riches au bord de la mer nommé Laguna Beach. Les protagonistes sont au lycée, généralement en 1ère et en terminale et tout n’est qu’histoire de cœur lamentable où tout le monde s’accuse d’être immature, où tout le monde trompe tout le monde ou ne pas adresser la parole à sa petite copine pendant toute une soirée est normal et ou la petite copine ne réalise pas toute de suite que c’est pas super bon signe. Ces jeunes vivent dans des maisons sublimes avec piscine, jacuzzi, terrasse suspendue et ils déjeunent avec leurs ami(e)s au restaurant. A cet age la, je n’aurais jamais pu déjeuner avec mes amis au restaurant. Déjà aller au quick le mercredi était le résultat de mois entiers de privation !


New ! Parental Control. Je suis ultra fan. Des parents trouvent que leur fille est belle intelligente et ainsi de suite, mais que son copain est une ordure/un débile. Ils auditionnent des prétendants qui sont pas toujours mieux et chaque parent en choisit un selon ses propres critères. La fille a ensuite rdv avec chacun de ses prétendants séparément pendant que ses parents et le petit copain actuel regarde le rdv a la TV, en s’abreuvant d’insultes plus gratinées les unes que les autres. A la fin, la fille choisit soit de rester avec son copain, soit de le tej et de choisir un des 2 « nouveaux ». Il arrive parfois que la fille soit un garçon, dans ce cas, le garçon repart systématiquement sans sa copine et avec la poufiasse qui avait la jupe la plus courte. La fille, en ce qui la concerne, repart souvent avec son petit copain, ce qui ne prouve pas qu’elle est moins conne, au contraire, puisque généralement le petit copain est un débile profond qui rote pète et insulte sa copine, tout en lui expliquant très sérieusement, au bout de 2 ans de relation, que c’est ultra abusé de lui demander d’être fidèle. Sans compter que ledit boyfriend est souvent à 2 doigts de se taper sur la gueule avec les parents, voire de se faire la mère après avoir poignardé le père.

Ces émissions ont beaucoup de points communs puisqu’elles tournent toutes autour de l’ado américain et le plus souvent dans ses relations au sexe opposé. C’est d’un affligeant jouissif. Enfin, parfois, ça m’énerve profondément, parce qu’être aussi con, c’est flippant, mais c’est souvent très drôle. Ca me rappelle également que j’ai vieilli, que je ne suis plus adolescente et qu’après tout c’est tant mieux parce que les relations amoureuses adolescentes, c’est quand même vraiment de la merde en barre et rien que d’y penser il y a une dizaine de gars que j’ai envie de frapper voire plus.

Sinon, hier, je me suis acheté un anti-ride. Ca y est . 28 ans dans 1 mois et mon premier anti-ride. Bon, il a la classe, il s’appelle nirvanesque. Bientôt je pourrai jouer dans Laguna Beach.

Ce post est aussi nul que les émissions d’MTV

En morceau du jour, Rage against the machine. Quand on voit ce qu’elle fait aux ados américains, la machine, y’a de quoi avoir la rage.