27 septembre 2007

Et pendant ce temps au Mexique (3)

Jour 3 : Samedi 18 Aout

On a rendez-vous à 10h avec Antoine, un pote de Stéphane, expat à Mexico, pour aller jusqu’au pyramides de Teotihuacan en voiture. Il faut que je recharge la batterie de mon APN et je tremble un peu à l’idée de tester pour la première fois l’adaptateur et me rendre compte que ca ne marche pas. La perspective de ne peut-être pas pouvoir prendre de photos pendant ce voyage me rend nerveuse.

L’unique prise de la chambre se situe dans la salle de bain. J’enfonce les fiches du chargeur dans l’adaptateur et celles de l’adaptateur dans la prise, mais ca ne tient pas très bien. La lumière verte qui s'allume par intermittence sur la batterie est plutôt bon signe et je m’affaire à essayer de faire tenir l’adaptateur. Stéphane est la à côté de moi, m'observant suspicieux du coin de l'oeil et se prépare à prendre sa douche. Tout à coup je trouve l’idée, fixer le bordel avec le sparadrap que nous avons emporté. J’essaie horizontalement, verticalement, en diagonale et là, des gerbes d’électricité jaillissent de la prise. Dans un reflexe des plus débiles, j’arrache l’adaptateur en tirant sur le fil. Au ralenti, je vois l’adaptateur voler dans les airs. Mais où va-t-il tomber ? Sur le sol a côté de moi ? Ou bien dans la cabine de douche où il y a de l’eau ET Stéphane. Angoisse. Les reflexes, c’est un peu nul parfois, ca semble même pouvoir être mortel. J’ai à peine le temps de penser au ridicule d’une mort à la Claude François et l’adaptateur s’écrase sur le sol… sec. J’entends des bzz bzz qui viennent de la prise. Je suis pétrifiée. Non seulement, j’ai failli nous tuer mais plus grave encore, j’ai peut-être grillé mon chargeur.

On n’a pas le temps de tergiverser, on est déjà en retard.
On retrouve Antoine et Agathe et partons en voiture voir nos premiers vestiges de site précolombien. Sur la route, au sortir de la ville même de Mexico, les bidons villes s’étendent de tous côtés sur les collines, les grimpent et les descendent, emplissent les vallées, courent d’un pic à l’autre à perte de vue. Je suis surprise car ce n’est pas de la tôle, c’est construit, certaines maisons arborent même des couleurs vives : rose, turquoise, jaune poussin... Plutôt cosy comme bidonvilles. Antoine nous explique qu’en fait, rien ne tient, que régulièrement le terrain s’affaisse et que les maisons les plus hautes perchées dévalent les collines, pour être aussitôt reconstruites. Pas si cosy en fait.

Nous arrivons enfin sur le site. C’est certes impressionnant, mais beaucoup moins que je l’imaginais. Les bases de pyramides sont très larges, écrasant l’impression de hauteur. Le décor est aride, il fait chaud. On monte au sommet de la pyramide du soleil, accompagnés d’une foule d’autres touristes, dont beaucoup de Mexicains. Au sommet, une famille est assise, tous ont la main posée sur une plaque en fer. Ils se chargent de l’énergie de leurs ancêtres, m’explique-ton. Les Mexicains, bien que très catholiques sont extrêmement attachés à leurs racines aztèques. Pour eux, ce sont deux choses distinctes mais complètement compatibles. On termine par l’ascension de la pyramide de la lune et la visite des ruines du Palais, où l’on peut admirer un bas-relief représentant un jaguar à plumes soufflant dans un coquillage. La drogue devait bien violente à l’époque. La visite terminée, on part vers le club med, qui ici, n’est pas un hotel-club, mais une chaine de restaurant pour sites touristiques, où je goute à la soupe aztèque et au nopal, pendant que Stéphane leste son estomac de 3 tonnes de fromage fondu et chorizo.

Retour à Mexico pour aller visiter Coyoacan, le quartier bohème-artiste de Mexico, où se trouve d’ailleurs la Casa Azul, la maison de Frida Khalo que nous visitons. Je regrette de ne pas en savoir plus sur cette femme hors du commun mais apprécie beaucoup l’endroit, l’atmosphère qui s’en dégage. Je prends quelques photos du jardin, en ne gardant que le bleu. Puis nous allons parcourir les rues du quartier, flâner dans le marché, visiter l’église. L’ambiance est détendue, je commence à me sentir plus à l’aise. Puis Antoine nous emmène à San Angel, le paradis des riches mexicains. Derrière de très hauts murs (sécurité oblige) semblent se dissimuler d’immenses parcs et de gigantesques maisons.

La nuit commence à tomber et nous partons apéroter et diner chez Antoine. On goute à l’arrachera, onglet de bœuf très épais mariné dans des épices. C’est très bon, très tendre. Antoine sort aussi sa collection de tequila et nous explique les différences, les marques, la hierarchie. Il faut dire que nous étions un peu perdus dans le bar de la veille, devant la cinquantaine de noms de tequila sur la carte.

Vers 23h, on tombe de sommeil, le décalage horaire fait encore sentir ses effets et nous rentrons dormir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je te suis dans tes pérégrinations mexicaines et me demande ce que peut ressentir une européenne à l'approche des bidonvilles? Que voit on de si particulier dans le regard des gens qui les habitent? C'est quoi la misère en fait? A quoi ressemble la vie de ces habitants entre leur cabane en tôle?
Bien à toi