J’ai passé un week-end éprouvant.
Pour vous montrez qu’aller chez un psy ne sert pas à rien, je vais commencer par les aspects positifs, en personne optimiste que je suis, et puis aussi parce qu’il y en a .
Vendredi soir, je suis allé aux 30 ans d’un pote d’école Cette soirée a été l'occasion de revoir tout un tas de têtes que je n’avais pas croisées depuis 5-6 ans pour la plupart. C’était sympa, ca m’a permis de renouer avec certaines personnes à qui je pensais parfois, mais dont je n’avais plus les coordonnées, du à diverses pertes de téléphone entrainant la perte du répertoire, du aux changements de numéros de ces mêmes gens, et même parfois victimes du doublon, voire du triplon, voire du quaturplon sur un même prénom. « Mais à qui donc il est ce numéro ? » style. Non sans surprise ai-je eu des discussions avec des gens qui ne m’avaient jamais adressé la parole et/ ou inversement. De constater que bizarrement, je n’avais plus la peste de la « rebelle attitude », que le fait que de ne pas avoir été présente à toute les soirées musique de merde- beuverie-genre-je-découvre-l’alcool-à-plus-de-20-ans – les-chansons-paillardes-c’est-bon-mangez-en, n’etait plus si déterminant dans leur désir de me parler. Que champagne et zubrowska sur une péniche ne donnent pas le pied marin et qu’un taxi de clichy à vers chez moi c’est 25 euros. Qu’aller à un cours de danse après ce genre de soirée est déconseillé. Bref, une soirée pleine d’enseignements.
Samedi, j’ai rejoint un ami que je n’avais également pas vu depuis fort longtemps. Enfin, si, croisé de temps en temps à une soirée, mais sans jamais réellement discuter, alors qu’il y a 3-4 ans, nous passions beaucoup de temps ensemble, une bonne partie en tous cas. J’ai été contente d’avoir l’espace et le temps pour réengager la conversation, doucement, timidement, puis naturellement comme autrefois. J’ai de plus fait une rencontre plutôt cool avec une fille, pour une fois, pareil, doucement, avec réserves, puis naturellement : références communes, traits de caractère commun, c’était plutôt drôle. Et inhabituel en ce qui me concerne. Nous avons assisté à un cabaret show des plus déjantés et non moins très bien mené, joué, personnages travaillés affutés et pour le moins étranges, sujets à diverses perversités aussi évidentes, que cachées, le tout dans le burlesque et la dérision. Un excellent moment hors du monde de la réalité.
J’ai également terminé de faire mon livre de photos de Madagascar. J’avais déjà commencé le tri/retouche et puis tout s’est accéléré, et maintenant, il est tout prêt, mis en page, 100 pages de photos sublimes d’un voyage non moins sublime. J’ai hâte de le commander, de le recevoir et de pouvoir le regarder. Oui, mais pas seule. Surtout pas. Ce voyage c’est mon voyage de rêve avec mon amoureux. Je veux le découvrir avec lui, même si j’ai aimé le faire en solo, à ma façon.
Oui, parce que la on rigole, on parle des 2 bonnes soirées que j’ai passé. En revanche, le reste du temps, c’était différent. J’ai lutté contre le manque, la peur, l’appréhension, le découragement, les pseudos-intuitions négatives et tout un tas d’émotions-maux très pénibles. Le manque a été très fort dès Samedi, boule dans le ventre, dans la poitrine, dans la gorge, souffle coupé, comme si la seule chose qui me permettrait de respirer de nouveau soit le contact de son corps, de sa peau sur ma peau, de mes lèvres dans son cou, de ses bras autour de moi. J’évoluais dans l’espace et tout à coup ma poitrine se bloquait, ca faisait mal, ca m’oppressait, c’était comme s’il était la, sauf qu’il ne l’était pas, il était la projection de mon idée de lui auprès de moi dans chaque geste que je faisais, dans chaque moment que vivais.
Hop, respirer un grand coup à fond.
Ne pas pleurer.
Etre forte.
Patiente.
Ne pas se précipiter.
Oui, mais mon corps est si vide, je lui parle en silence. Et puis j’ai peur. Que lui se sente bien. Ou plutôt, mieux sans moi. Que le temps fasse passer sa douleur et qu’il se dise que finalement, il n’a peut-être pas autant envie de se battre pour continuer de construire notre histoire. Ce matin encore, j’avais le bide retourné, l’esprit monopolisé. Et puis à 12h30 j’ai vu mon nouvel ami, mon psychiatre-psychothérapeute qui ressemble à Richard Anconina en plus doux. Et il m’a redonné une clé. Il m’a dit que cette pression que je me mettais était la manifestation de ce défaut que je souhaite tant éradiquer.
Que pour le succès de mon entreprise, il ne fallait pas que je la mène sous l’empire du système même dont je dois me débarrasser.
Que les choses sont progressives.
Que tout n’est pas blanc ou noir.
Que tout n’arrive pas tout de suite.
Que ce qui importe réellement, finalement, c’est la détermination et d’accepter que les choses prennent leur temps.
Ca m’a apaisé. Je me suis dit que c’était vrai, que fonctionner dans la pression et l’exigence est finalement ce qui m’avait amené à ma perte, et que si justement, je souhaitais m’aider et changer, il ne fallait pas que je continue dans cette voie. Et que c’était valable dès maintenant.
Dans ma décision de ne plus réagir à chaud, je n’ai pas écrit dans ce blog avant maintenant, malgré les nombreuses ébauches de textes que j’ai pu faire, avec des titres plus apocalyptiques les uns que les autres. J’ai attendu que l’émotion murisse. Qu’elle se tasse. Qu’elle trouve une raison de sa présence. Bien sure je suis aidée. Et alors ?
Tant mieux.
Tant que j’y parviens.
30 avril 2007
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2 commentaires:
Et moi coincé entre deux cruches alcoolisées qui citaient du Alicia Silverstone dans le texte accoudées au comptoir de la Féline, "références communes", faut voir le niveau.
Content en tous cas d'avoir passé un peu de temps avec toi et de t'avoir distrait une soirée ma belle
Mais tu oublies Wayne's World et les Beastie Boys et Cypress Hill et et ...
oui, bon ok, c'est pas non plus Philipp Glass , Tarkovski et Marcel Duchamps, mais bon, ca fait du bien.
Tout pareil, au plaisir de se refaire ça bientôt !
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